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Critique : RESPECT - Éternelle Aretha...


The Queen of Soul is coming ! Attendu depuis de nombreuses années, Respect de Liesl Tommy, le premier biopic sur Aretha Franklin sort enfin sur nos écrans ce mercredi 8 septembre.

La rédaction de Soul Music Legacy a eu la chance de le découvrir en avant-première….


© Quantrell D. Colbert / MGM



Nous sommes en 2015, lorsque les producteurs Scott Bernstein et Harvey Mason Jr. viennent de terminer la production de N.W.A : Straight Outta Compton et se lancent dans le projet de mettre en boite un film sur la vie de la Reine de la Soul.

Impliquée dans la création du film dès la genèse, Aretha Franklin supervise toutes les étapes jusqu’à son décès en août 2018, comme le raconte Bernstein : « On s’appelait tous les deux mois, et elle jaugeait la direction que prenait le film. »


Très vite se dégage l’idée qu’il sera impossible de raconter l’intégralité de son incroyable parcours dans un film de 2h.

Les producteurs prennent alors la décision, en accord avec Aretha Franklin, de se focaliser uniquement sur les quinze années charnières de sa carrière et de sa vie, entre la fin des années 1950 et le début des années 1970.


Une décision que nous ne pouvons que valider, tant le récit se déploie de manière fluide à l’écran durant les 2h25 qui composent Respect, en se focalisant sur quelques grands axes narratifs.


Il y a bien sûr son rapport d’amour/haine avec son père le Révérend Clarence Franklin, célèbre compagnon de route de Martin Luther King. Il est celui qui la pousse très tôt à chanter à l’église pour ses paroissiens subjugués par la maturité vocale de cette jeune fille pas encore adolescente.

Mais également sa relation pour le coup complètement toxique avec son premier mari violent et colérique, Ted White, interprété par un Marlon Wayans à contre-emploi de ses rôles comiques absurdes.


Le film laisse alors penser que la présence souvent oppressante de ces deux hommes, dans une volonté de contrôle de sa carrière, structure de manière claire la personnalité forte et indépendante que va mettre en avant Aretha Franklin après ses premiers succès.



Aretha Franklin en 1960 ©Everett Collection


De ses premiers succès et de sa notoriété mondiale acquise en seulement quelques mois, Respect en fait bien évidemment l’écho.

Entre sessions en studios, avec notamment son célèbre passage au studio de Muscle Shoals sorte d’épiphanie musicale après plusieurs années de galère, et lives sur scène, le film s’évertue d’offrir un moment musical à chaque standard de la Reine parus dans les années 1960 jusqu’au début de la décennie suivante.

Respect prend alors des airs de joyeuse célébration de la soul et du gospel à travers sa plus emblématique représentante.


Une actrice prédestinée


Pour incarner Aretha Franklin, il fallait trouver bien évidemment une actrice capable d’endosser cette responsabilité, mais avant tout quelqu’un avec cette légitimité.

À ce jeu, le choix de Jennifer Hudson parait évident. L’ancienne candidate d’American Idol 2004 vit depuis longtemps avec ce doux rêve d’un jour incarner son icône à l’écran.

Son parcours l’a souvent relié à Aretha Franklin. C’est avec une interprétation d’un titre de la reine qu’elle se fait repérer lors des auditions du télé-crochet.

Par la suite, elle assure plusieurs premières-parties de ses concerts. « J’avais cette lubie de vouloir faire sa première partie. C’est de notoriété publique qu’elle ne choisissait jamais de chanteur ou musicien pour ses premières parties, mais qu’elle préférait les humoristes. Malgré cela, elle a accepté que je le fasse. » confirme Jennifer Hudson.


Tant pis pour la ressemblance physique, trop souvent l’apanage des biopics, Jennifer Hudson s’empare du reste : une façon de se mouvoir si significative et un parlé qu’elle se réapproprie de manière bluffante.

Evidemment la voix n’est pas la même. Jennifer Hudson n’a pas la puissance vocale d’Aretha Franklin. Pourtant, de cette « faiblesse », l’actrice en fait sa force puisqu’elle parvient à apporter son style vocal sans dénaturer les standards soul originaux de son auteure.



Sans se montrer d’une originalité folle dans un paysage des biopics musicaux de plus en plus large, Respect rempli largement le cahier des charges du genre en offrant un regard admiratif sur la carrière et la vie tourmentée de son sujet.

Et tandis que le film s’achève comme il a commencé, dans une église, cette habile boucle temporelle nous rappelle, si tant est que nous en avions besoin, qu’Aretha Franklin est éternelle.



RESPECT, Liesl Tommy, Universal Pictures, 2h25, 2021

Avec Jennifer Hudson, Forest Whitaker, Marlon Wayans

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